Gestion actuelle :
– Fleuve canalisé en 1825 avec hauteur initiale de chute d’1m20 portée à 1m60 ensuite
– Classement en Masse d’Eau Fortement Modifiée (MEFM) en 2019
– Le Blavet a une contribution importante à l’eau potabilisée du Morbihan
– Sur la base de l’approbation des principes de la stratégie régionale unique de développement et de valorisation des canaux et voies navigables de Bretagne actée lors de la session du Conseil régional de Bretagne de juin 2018.
– On notera qu’elle est l’aboutissement de l’opération du transfert des voies navigables opéré par l’Etat en 2008 à la Région Bretagne
– Dans cette stratégie régionale nous soutenons certaines des actions du plan « l’amélioration des services de base », « une seconde vie aux maisons éclusières », « la structuration du tourisme à vélo », « le développement de la randonnée ». Nous précisons ne pas être défavorable au principe de la navigation fluviale là où elle est réellement existante ou possible et d’un intérêt économique avéré
– S’agissant de sa déclinaison sur le Blavet il est précisé que la navigation est essentiellement celles de plaisanciers propriétaires de leurs bateaux et indiqué qu’en attendant la remise en navigation de la section comprise entre Pontivy et Guerlédan, le Blavet ne garantit pas un linéaire suffisant pour des loueurs professionnels et que le développement des loisirs nautiques restera principalement lié à de la plaisance légère, éventuellement couplée à une pratique terrestre (multi modalité).
– Sur le Blavet nous rappelons que le Blavet n’a pas été canalisé sur quelques Km à l’aval de Guerlédan et que la portion canalisée du bief d’Auquinian à l’amont de Pontivy (voir film) est « débarré » depuis quelques années. Les citoyens locaux et marcheurs du long de ses rives ne s’en sont ni inquiété, ni ému, ni plaint et ils ont pu constater que sa biodiversité aquatique et terrestre s’y est particulièrement développée.
Argumentation pour une gestion différenciée du Blavet : nécessaire stratégie de rupture
– La DCE demande une réévaluation du classement des masses d’eau à l’occasion de la révision du SDAGE. L’argument ‘navigation’ qui avait prévalu à son classement MEFM en 2009 est t’il encore d’actualité ?
. La navigation fluviale des bateaux à moteurs (péniches et autres) n’y a jamais vraiment fonctionné du temps de sa gestion par l’Etat et pas plus depuis par celle de la Région (voir statistique de passage des bateaux aux écluses).
– Réchauffement climatique
. L’actuel incontestable réchauffement climatique à des conséquences sur son débit d’eau et sur la prolifération des plantes aquatiques (et particulièrement de l’hydrocotyle) dont le développement est lié aux eaux plus stagnantes demandant l’investissement annuel de
moyens financiers considérable (100K€/an) pour leur traitement afin de permettre le passage de quelques bateaux à moteurs.
. Accompagner le développement économique d’un éco-tourisme du Blavet, de sa Vallée, de ses Pays en y associant les existants territoriaux
. L’avenir du moteur thermique sur l’eau semble compromis à moyen terme.
. Développer une politique de navigation légère cohérente (canoé-kayak qui actuellement doivent actuellement mettre pied à terre à l’amont d’un barrage, porter le bateau sur le halage sur +- 200m pour le remettre à l’eau à l’aval) et favoriser la mise en place de structures (privée et publique) du type de celle la Dordogne par exemple.
. Ce type de loisir, tous âges, d’eaux vives et de pleine nature pourrait être l’élément moteur de la vallée et ses haltes les points de départ vers tout un ensemble d’autres activités.
– Plan d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI)
. L’observation des évolutions de la fréquence et de l’intensité des évènements pluvieux extrêmes liés au réchauffement climatique se devra d’être plus et mieux prise en compte (les discussions de celui du Pays de Pontivy ont en bien fléché la problématique)
– Hydroélectricité
. Considérant que l’hydroélectricité génère d’importantes conséquences sur la biodiversité des espèces piscicoles migratrices nous sommes opposés à toute nouvelle construction et demandons une nécessaire modification du mode de fonctionnement de celles existantes (les études récentes confirment les importantes mortalités de migrateurs qu’elles occasionnent).
– Infrastructures (barrages & écluses & digues) d’un cout de gestion très important
. Sans opposer patrimoine bâti et patrimoine naturel nécessité d’adaptation progressive et évaluation des incidences
– Préserver la ressource en eau et en améliorer sa qualité brute pour les besoins futurs
. Inverser la courbe des volumes des produits nécessaires à son traitement pour sa potabilité par les stations de pompages
– L’exemplarité d’une action de la Région Bretagne associée à l’ensemble des collectivités concernées par le Blavet pour un projet économique novateur d’un tourisme intérieur de pleine nature et d’une biodiversité reconquise
. Favoriser naturellement la reconquête de l’ensemble du cours du Blavet par les poissons migrateurs (« le Blavet et sa vallée » livre hors série n°9 suivant extrait document archive de la préfecture du Morbihan de Jean-François Nicolas & Daniel Cheyrouze) encore présent sur son aval (alose, lamproie marine, saumon, anguille) alors qu’elles sont classées dans la liste rouge des espèces en voie de disparition de l’UICM.
. Restaurez une vraie continuité écologique afin que son actuel état ne fasse plus obstacle à la circulation des espèces piscicoles et à descente des sédiments affectant la biodiversité jusqu’à son estuaire.
. Réorienter les dépenses liées à « un Blavet 2050 » et accompagner sa nouvelle destinée entre son ‘avant canalisation’ (1825) et son entrée dans le 22ème siècle.
. Valoriser, avec l’aide et le soutien de l’Europe, une organisation écosystémique de la vallée du Blavet débattue et planifiée dans un cadre intergénérationnel.
Les élections à venir portant renouvellement des élus au Conseil Régional de Bretagne peuvent être le moment d’intégrer dans le(s) programme(s) des projets novateurs tournés vers un avenir limitant les impacts environnementaux. Nous souhaitons que chaque liste se prononce :
– Dire que la stratégie déclinée en juin 2018 est évolutive et mérite d’intégrer le paramètre du réchauffement climatique pour la gestion des rivières canalisées de la Région ;
– Prendre l’engagement que la Région Bretagne n’autorisera aucune nouvelle construction de centrale hydroélectrique sur le Blavet
– Confirmer son intérêt pour étudier sur le Blavet une stratégie spécifique pour une gestion plurielle et différenciée à objectif atteint en 2050